Entre ingéniosité et esthétique, matériaux de récupération et matières nobles, l’artisanat vietnamien se décline sous toutes ses formes dans les marchés ruraux et citadins. Empreints de culture chinoise et mandarine d’une part, et d’autre part de tradition ancestrale et bouddhiste, artisanats populaire et artistique se mêlent pour constituer un patrimoine culturel national des plus singuliers.
Les poteries et céramiques
Fabriquées à partir d’une argile d’excellente qualité, extraite dans le delta du Fleuve Rouge, les poteries du Nord Viêt Nam peuvent être émaillées (comme à Phu Lang, Huong Canh, Tho Ha) ou non émaillées, comme c’est le cas dans les fours de Nghê et Cao : tout dépend de la température de cuisson !
Dans le village métier de Bat Trang, dans la périphérie immédiate de Ha Noi, ainsi qu’à Bien Hoa, on peut assister à la création de céramiques et de poteries décorées. La couleur dominante est le bleu, réalisée grâce au bleu de cobalt, influence laissée il y a fort longtemps par le colonialisme chinois.
Les laques
La laque est en fait une résine, celle de l’arbre Cau Son, laquelle est appliquée en plusieurs couches sur des objets en bambou ou en bois. Provenant encore de Chine, cet artisanat avait pour but premier d’étanchéifier les matériaux les plus poreux, de les protéger de l’humidité et contre les insectes. Il existe traditionnellement trois couleurs : le noir et le brun qui sont naturels, ainsi que le rouge qui est obtenu après adjonction d’hématite.
Les papiers et estampes
Encore beaucoup d’objets sont fabriqués en papier au Viêt Nam, depuis les jouets et marionnettes jusqu’aux objets de culte que l’on fait brûler sur l’autel des Ancêtres ou dans les pagodes. Bien souvent, ce sont des reproductions de billets, dongs ou dollars, de vêtements ou de moyens de locomotion.
Les papiers et estampes sont également la mémoire du Viêt Nam. L’estampe est une feuille de papier imbibée d’encre qui permet de copier stèles et planches de bois sculptées qui servaient à reproduire les ouvrages et textes sacrés par xylographie, l’ancêtre de l’imprimerie.
Le bambou
Le bambou est omniprésent dans l’environnement au Viêt Nam… mais aussi dans la vie quotidienne. Facilité d’implantation, rapidité de croissance, qualité du matériau et multi-usages de la plante : voilà les clés du succès du bambou !
Nous prisons les racines par exemple, que nous dégustons bouillies lors de repas ou que nous faisons macérer dans une sauce pimentée pour égayer certains de nos plats. Les feuilles, quant à elles, servent à la fois d’alimentation pour nos vaches et buffles, et constituent également un excellent combustible de cuisine !
Les tiges creuses sont cloisonnées par des parois d’une rigidité exceptionnelle. buy nexium Le bambou est un matériau des plus résistants (incassable) et étanche, ce qui nous permet d’en confectionner verres, bols ou pipes à eau. Le plancher des maisons sur pilotis est généralement fait de segments de bambous, certaines cloisons sont tissées de ses fibres, tout comme les nattes que l’on déplie sur le sol.
Tissage et peinture sur soie
Dernier art de la liste et pourtant non des moindre, le tissage de la soie reste un art traditionnel du Viêt Nam. La soie est en fait le fruit d’un insecte, le ver à soie, que l’on élève pour ses cocons. Ceux-ci sont fabriqués à partir d’un fil, enroulé sur lui même, que les tisseuses vont délier et filer pour la fabrication des tissus.
Nous apprécions beaucoup la soie pour sa douceur et sa résistance, ce qui en fait un tissu très prisé. L’habit traditionnel Ao Dai est d’ailleurs taillé dans cette étoffe. Les tissus peuvent être ornés de broderies ou de perles, mais on peut également réaliser une impression ou des motifs lors du tissage.