Le Viêt Nam d’aujourd’hui

Depuis 1986, le Viêt Nam essaie de combler son retard et de rentrer dans la cour des grands. Le développement du Pays est tout aussi important que surprenant. En 20 ans, il faut réaliser ce que d’autres pays ont mis plus de 100 ans à faire ! Au lendemain de la reconstruction, le Viêt Nam présente deux visages : celui de la modernité des centres urbains, qui contraste avec la vie en zone rurale.

 

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 La vie citadine

Les villes s’agrandissent et s’ « européanisent » de jour en jour. Les maisons individuelles sont remplacées par d’immenses immeubles, dont le rez-de-chaussée abrite des magasins de luxe, des restaurants ou des concessionnaires automobiles. De nombreux cafés Internet ont ouvert leurs portes et les téléphones portables « dernier cri » sont omniprésents. La population, qui se déplaçait encore à vélo il y a dix ans, roule en majorité sur des motos. Depuis peu, des voitures de luxe remplacent les deux roues. Il y a même un projet en cours pour l’installation d’un métro à Ha Noi!

 

 

 

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 La vie rurale

La population est encore largement rurale au Viêt Nam (plus de 70%). Oubliez l’eau courante, la voiture, les routes bitumées et même quelques fois l’électricité ! Comme tout pays en voie de développement, les campagnes ne se développent pas à la même vitesse que les villes. En zone rurale, la vie est rythmée par les travaux des champs et les saisons agricoles. On ne cherche pas à prospérer mais à se nourrir. Vous serez surpris de constater par vous-même le fossé qui sépare la ville de la campagne en seulement quelques dizaines de kilomètres…

 

 

 

Une démographie particulière

FR2303leVNaujourdhuiLe peuple vietnamien est jeune et dynamique. Le doi moi, la politique de renouveau, a eu pour conséquences le « baby boom » des années 1986. Du coup, aujourd’hui, 45% de la population a moins de 20 ans !... tandis que les plus de 65 ans ne représentent, eux, qu’à peine 5 % ! Pour faire face à cet essor démographique, un planning familial a été imposé à la population. Plus souple que celui de notre voisin chinois, il limite le nombre d’enfants à deux par famille. La stratégie fonctionne très bien en ville, ce qui n’est pas forcément le cas dans les campagnes et chez les minorités ethniques qui peinent aujourd’hui à lutter contre la surpopulation. Je me suis rendue dans certains villages reculés où certaines familles ont plus de 10 enfants !

 

Economie à double vitesse et exode rural

L’économie du Viêt Nam progresse à une vitesse folle, cherchant à s’affranchir de la terre pour se plonger dans le commerce des produits finis. L’entrée dans l’OMC, en janvier 2007, couronne les efforts que tout un peuple a réalisés pour rentrer sur le marché international. Bien qu’aujourd’hui les salaires moyens soient encore très bas, les indices de développement sont réellement encourageants. Attention au développement à double vitesse, cependant : alors que les villes connaissent un boom économique d’envergure, certaines campagnes, quant à elles, montrent de réels signes d’appauvrissement. Reprenons ce que nous abordions ensemble dans le paragraphe sur la démographie. Le doi moi, à partir de 1986, met fin à une période de collectivisation des terres et des moyens de production agricoles. L’état redistribue alors quasiment l’ensemble des terres cultivables aux habitants. Une génération passe : chaque famille divise ses possessions, de manière à ce que chaque enfant puisse hériter d’une partie de la terre. Les générations se succédant, les parcelles deviennent de plus en plus petites et ne permettent plus l’autosuffisance alimentaire des familles les plus nombreuses. Les jeunes qui cherchent à diversifier leurs revenus doivent faire face à une économie locale qui a du mal à se développer. Ils sont alors bien souvent contraints de partir à la ville. « J’aimerais bien devenir mécanicien ou informaticien, mais, nous n’avons ici ni moto ni électricité ! Je suis obligé de monter à la ville pour réaliser mes rêves !» me confiait dernièrement un jeune de Lao Cai. Aujourd’hui, l’exode rural prend des proportions inquiétantes. Nombre de jeunes viennent à la ville, sans diplôme, tenter leur chance… Ils font des petits boulots mais, comme la demande est énorme, les salaires restent bas. Seul le niveau de vie de la main d’œuvre qualifié suit l’inflation galopante… Une pauvreté urbaine commence donc à naître, dans les faubourgs des grandes villes, et les premières cités en périphérie de Ha Noi et Sai Gon poussent comme des champignons.

 

Quelques mots de politique et d’organisation du territoire

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Le Viêt Nam est une République Socialiste sous régime communiste à Parti unique. Ce dernier se libéralise peu à peu, surtout d’un point de vue économique, à l’image de ce qu’il peut se passer en Chine. Le Parti est toujours très présent dans la vie de tous les jours et les fonctionnaires nombreux : police et militaires, mais aussi entreprises étatiques : hôtels, journaux, stations essence, usines de cigarettes, de café, de lait … Les services administratifs d’organisation et de contrôle s’organisent en plusieurs strates au Viêt Nam :

Le Gouvernement Central, à Ha Noi, dont les rôles législatifs et exécutifs ressemblent en tous points à ceux de la France ;

Les Provinces, qui peuvent être assimilées aux régions françaises, organisent la vie sur la zone qui leur est allouée, en fonction des axes votés par le gouvernement central ;

Les districts, comme les départements, reçoivent leurs missions de la province et sont en charge d’un certain nombre de communes ;

Les communes, dont les membres du comité populaire sont élus par la population et sont responsables de leurs villages ;

Les villages, réunissant la population vietnamienne.